• La fonte des glaces polaires a peut-être dépassé le seuil fatidique. © AFP

    Le changement s'accélère, ses effets se renforcent. L'hypothèse d'un réchauffement modéré s'éloigne, à moins d'un sursaut rapide et radical.

    La décennie qui vient sera décisive.

     

     

    Le pergélisol (sol gelé en permanence) de Sibérie concentre beaucoup d'inquiétudes. « Il contient environ 1 600 milliards de tonnes de carbone, soit deux fois la quantité qui se trouve dans l'atmosphère, explique Will Steffen. Or, les latitudes du Grand Nord connaissent les changements de températures les plus forts de la planète. »

    En fondant, le pergélisol libérerait, dans le pire des cas, 30 à 63 milliards de tonnes de carbone d'ici à 2040. Par comparaison, les combustibles fossiles - charbon, pétrole, gaz naturel - brûlés par l'homme libèrent 10 milliards de tonnes de dioxyde de carbone (CO2) chaque année.

    Ce CO2, principal gaz à effet de serre à l'origine du réchauffement, accroît aussi l'acidité des océans. Les récifs coraliens sont menacés, et leur disparition pourrait entraîner l'extinction de nombreuses espèces marines. La forêt dense d'Amazonie devient de plus en plus sèche. Si la forêt dépérit, elle ajoute du carbone à l'atmosphère, alors qu'elle en absorbe pendant sa croissance.

    Malgré l'urgence, les négociations internationales semblent presque en panne. La conférence de Doha, à la fin de l'année, ne promet pas d'avancée capitale. « Je ne suis pas optimiste », confie le climatologue Jean Jouzel, membre du bureau du Giec (Groupe intergouvernemental de scientifiques sur le changement climatique), dont le prochain rapport sera publié en 2013.

     

    Source : Ouest france 28 mars 2012


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