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    Source photo : http://tecfa-bio-news.blogspot.com/2007_11_01_archive.html

     

    Un cas unique dans les annales de la neurologie, une femme âgée de 44 ans, désignée sous les initiales S.M., souffre depuis son adolescence d'une destruction d'une zone du cerveau (l'amygdale) due à une maladie génétique rarissime, dite de Urbach-Wiethe. Elle est aujourd'hui la seule personne dépourvue de cette structure cérébrale essentielle au sentiment de peur. Son comportement en est l'illustration.

    Les neuropsychologues Antonio Damasio, Justin Feinstein, Daniel Tranel et leurs collègues, de l'Univer-sité de l'Iowa, ont montré que cette femme n'a jamais peur de rien. Ils l'ont conduite chez un animalier qui lui a fait approcher les serpents les plus dangereux : elle jouait avec le bout de leur langue ou à gratter les écailles. Lorsqu'elle a voulu attraper une tarentule, il a fallu la retenir de force, car elle était inconsciente du danger. Conduite au Sanatorium Waverly Hills, un bâtiment lugubre où moururent quelque 60 000 tuberculeux au début du xxe siècle, considéré comme le lieu le plus sinistre d'Amérique et aujourd'hui reconverti en parc à sensations, elle était la seule personne du groupe de visiteurs à ne pas h

     

    urler au détour des couloirs, et à vouloir discuter avec les monstres...

    Malgré cela, S.M. manifeste d'autres émotions telles que la joie, le dégoût, la colère ou la surprise, ce qu'ont observé les neuropsychologues en mesurant ses réactions devant des extraits de films. La peur est le seul sentiment qui lui échappe.

    Sa vie a été un demi-naufrage, elle a été victime plusieurs fois d'agressions, menacée de mort, et elle habite aujourd'hui un quartier dangereux et mal famé, sans en être gênée. Selon les psychiatres, elle est l'exemple vivant du rôle essentiel que joue la peur : nous alerter face à des menaces et nous pousser à chercher des conditions de vie plus sûres. S.M. a eu la chance d'échapper à ces périls, et elle est aujourd'hui soigneusement veillée par la communauté scientifique.

    Source : http://www.pourlascience.fr 19/04/11

     

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