• Découverte en juillet, une poche d'eau sous le glacier de la Tête Rousse doit être vidée pour éviter le risque d'une catastrophe. En 1892, le même phénomène avait dévasté la vallée.


    Une imposante opération de pompage vient de commencer sur le glacier de la Tête Rousse, au pied du Mont-Blanc, au-dessus de la ville de Saint-Gervais. A 3.200 mètres d'altitude, des ouvriers forent actuellement un puits vertical de 25 centimètres de diamètre qui devra atteindre, à 40 mètres sous la glace, une énorme poche d'eau, dont le volume est estimé à 65.000 mètres cubes.

    Ce genre de poche d'eau sous-glaciaire est bien connu et, en été, il arrive que la glace qui les contient se brise, conduisant à une vidange brutale d'eau et de glace. On parle de lave torrentielle pour désigner ce mélange dangereux qui, en général, s'enrichit dans la descente des roches qu'il rompt au passage.

    C'est justement ce qui est arrivé dans la nuit du 11 au 12 juillet 1892 dans ce glacier de la Tête Rousse. La rupture d'une poche d'eau à 3.150 mètres a libéré un volume d'eau estimé à 200.000 mètres cubes, lesté de 9.000 mètres cubes de glace. Cette lave torrentielle aurait ensuite arraché 800.000 mètres cubes de roches avant d'atteindre l'établissement thermal, faisant 175 victimes.

     

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    Schéma en coupe du glacier de la Tête Rousse avant la catastrophe de juillet 1892. De l'eau liquide est emprisonnée sous la glace, creusée de deux cavités communicantes. En aval (à droite), un seuil rocheux réduit l'écoulement du glacier, générant une augmentation de pression en amont. La partie supérieure de la première cavité s'effondre, augmentant brutalement la pression dans l'eau liquide, conduisant à la rupture du front du glacier, ce qui libère l'eau. Emportant la glace et chargé de roches, cet écoulement devient de la lave torrentielle. La même chaîne d'événements semble enclenchée aujourd'hui et la seule solution envisageable est de vidanger la cavité sous-glaciaire.

    source: http://www.futura-sciences.com/


     



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