• Le Nobel mérité de Robert Edwards, père de la FIV

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    Robert Edwards aux côtés du premier bébé-éprouvette Louise Brown,

    qui est accompagnée de sa mère et de son fils.

     

    Le père de la fécondation in vitro, Robert Edwards, est le nouveau lauréat du prix Nobel de physiologie ou de médecine. Récompensé ce matin à juste titre pour tous ses travaux effectués dans le domaine de la fécondation, Robert Edwards a déjà permis à 4 millions d’enfants de naître et de faire le bonheur de leurs parents.


    Le prix Nobel de médecine 2010 a été attribué ce matin à Robert Geoffrey Edwards, un physiologiste britannique, pionnier dans la médecine reproductive et notamment dans les méthodes de fécondation in vitro (FIV). C’est grâce à lui qu’est née, le 25 juillet 1978, Louise Brown, le tout premier « bébé-éprouvette ».

    La FIV est basée sur la rencontre in vitro, c'est-à-dire en dehors des conditions naturelles, de l’ovocyte de la mère prêt à être fécondé et des spermatozoïdes du père. Cette technique peut être utilisée en cas d’infertilité féminine (obstruction des trompes de Fallope, glaire cervicale défaillante…) ou masculine (spermatozoïdes de faible qualité), un problème qui touche plus de 10 % des couples. Elle leur permet d’avoir des enfants naturels et même si le taux d’échec reste élevé (environ 70 %), déjà quatre millions d’enfants sont nés grâce à cette technique.

    Aujourd’hui, la FIV est bien maîtrisée. Avant l’étape cruciale de fécondation, la future mère suit un traitement hormonal de stimulation des ovaires (FSH), favorisant le développement des follicules ovariens. Au moment jugé propice, l’ovulation est déclenchée par administration de l’hormone gonadotrophine chorionique humaine (hGC) et les ovocytes (plus d’une dizaine) sont ensuite récupérés à l’aide d’une aiguille qui transperce le vagin jusqu’à l’ovaire.

    Les meilleurs gamètes maternels et paternels sont sélectionnés et réunis dans un milieu de culture à 37°C, à un ratio proche de 1 ovocyte pour 75.000 spermatozoïdes. Les ovules fécondés (qui possèdent deux pro-noyaux) sont sélectionnés pour être mis en culture quelques jours afin qu’ils se développent. Ils sont finalement réimplantés dans l’utérus maternel, où la muqueuse leur confère un environnement douillet et propice au développement de l’embryon.

    La voie de fécondation naturelle (partie du haut) comprend la maturation de l'ovocyte dans l'ovaire (1), l'ovulation (2), la fécondation par les spermatozoïdes dans la trompe de Fallope (3), la division cellulaire (4) et l'implantation de l'embryon dans l'utérus. La fécondation in vitro (partie du bas) consiste en la récupération de l'ovocyte maturé (1), la fécondation par les spermatozoïdes et finalement la réimplantation dans l'utérus de l'embryon (3) qui a commencé à se diviser.
    La voie de fécondation naturelle (partie du haut) comprend la maturation de l'ovocyte dans l'ovaire (1), l'ovulation (2), la fécondation par les spermatozoïdes dans la trompe de Fallope (3), la division cellulaire (4) et l'implantation de l'embryon dans l'utérus. La fécondation in vitro (partie du bas) consiste en la récupération de l'ovocyte maturé (1), la fécondation par les spermatozoïdes et finalement la réimplantation dans l'utérus de l'embryon (3) qui a commencé à se diviser. © The Nobel Committee for Physiology or Medicine 2010 / Illustration : Mattias Karlén

    Robert Edwards, une carrière vouée à la fécondation

    La carrière de Robert Edwards a largement contribué à faire naître cette technique. Ayant débuté dans la recherche fondamentale sur la fécondation dans les années 1950, Robert Edwards a vite compris que la fécondation in vitro pourrait devenir une solution pour les parents en mal d’enfants. Bien que les premiers essais de FIV sur des cellules de lapin aient fonctionné, les gamètes humains ne voulaient pas se laisser dompter.

    Pour comprendre, Robert Edwards a alors identifié les hormones impliquées dans le développement et la maturation de l’ovule pour la fécondation, de même que les conditions nécessaires à l’activation des spermatozoïdes pour les rendre prêts à la fécondation. En 1969, grâce à sa persévérance et à une collaboration avec le gynécologue-obstétricien Patrick Steptoe, la première fécondation in vitro humaine a été observée, mais l’embryon n’a jamais évolué plus loin que la première division cellulaire.

    D’après Robert Edwards, la solution au problème résidait dans l’obtention d’un ovocyte maturé naturellement au sein de l’ovaire. Avec son collègue Patrick Steptoe, ils ont alors développé la méthode de la laparoscopie (une méthode d’observation de l’abdomen par incision) adaptée au prélèvement des ovocytes directement dans l’ovaire. Cette fois-ci, l’embryon fécondé in vitro s’est développé jusqu’au stade 8 cellules (3 divisions cellulaires successives), un stade suffisant pour sa réimplantation dans l’utérus.

    Des améliorations depuis, mais pas de révolution

    Depuis 1978, la technique a bénéficié d’améliorations, notamment la possibilité d’insérer directement le spermatozoïde dans l’ovocyte si les gamètes mâles ne sont pas assez mobiles (injection intracytoplasmique du spermatozoïde ou ICSI) ou même l'utilisation du sperme d'un donneur. De plus, les ovocytes maturés dans l’ovaire peuvent maintenant être identifiés par ultrasons et prélevés par une aiguille fine, méthode moins invasive que la laparoscopie.

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    Embryons humains à différents stades observés in vitro. Au milieu en haut: un embryon de 8 cellules, juste en dessous un blastocyste. (Wikipedia)


    Aujourd’hui, la FIV est largement répandue. Elle est devenue une méthode efficace (30 % des ovules fécondés implantés se développent) et sans danger pour traiter l’infertilité. Les risques de prématurité sont faibles et les enfants seraient en aussi bonne santé que les enfants issus de fécondation naturelle, même si certaines études sur la procréation assistée laissent penser le contraire. Preuve de la réussite : certains des bébés-éprouvettes, aujourd’hui adultes, ont eux-mêmes donné la vie. C’est notamment le cas de Louise Brown qui est mère d'un petit garçon nommé Cameron. À 85 ans, Robert Edwards a vraiment de quoi être fier.

     

    source : futurasciences.fr


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