• Interview de Mr Salès Mareyeur , thème : pêche et biodiversité

    peche.jpg Interview de Monsieur Eric Salès

    Monsieur Eric Salès, Mareyeur à l’entreprise, « Les deux chaluts », au port de pêche de Lorient, a eu la grande amabilité de nous consacrer un peu de son temps pour nous éclairer davantage sur le sujet de la pêche et du rôle joué par celle-ci sur la biodiversité.

    Ariane Salès et Héloïse Le Bougeant : En quoi consiste votre métier ?      

     Eric Salès : Acheter, transformer et vendre toutes les espèces de poisson pêchées entre le Maroc et l’Islande. Je travaille dans une entreprise au port de pêche, « les deux chaluts », de 1000 mètres carrés qui emploie 32 personnes.

    Quelles espèces de poissons exploitez-vous ?                                                

    Comme je vous l’ai dis, toutes les espèces situées entre le Maroc et l’Islande comme le cabillaud, le lieu noir, le bar, la julienne, le thon rouge, la sole…

    Quels moyens de pêche sont utilisés principalement ?                                           

      -Le chalut qui est la méthode la plus utilisée                                                                        

    -Les filets                                                                                                                          

    -Les lignes (avec hameçons) qu’on utilise de plus en plus                                                   

    -et pour la pêche de crustacés (crabes, homards…) les casiers

    Quels sont les premiers consommateurs mondiaux de poissons ?                   

    Le Japon et en deuxième place, l’Espagne.

    Quelle quantité de poisson est consommée dans le monde ?                                              

    Les espagnols consomment 54 kilos de poisson par personne chaque année, les français, 30 kilos, et les japonais, 80 kilos.

    Quelle est l’espèce la plus consommée par les français ?                                                   

    Le saumon

    Quelle quantité de fruits de mer et de crustacés consommons-nous ?                   

    On en consomme vraiment beaucoup, mais, les fruits de mer seront sûrement confrontés à la pollution comme le montre l’exemple des huîtres interdites de consommation.

    Comment se situe la France au niveau de la pêche dans le monde ?                        

    La France est un gros pêcheur et un gros consommateur de poisson. Sa situation géographique (entourée par la mer) l’explique principalement.

    Quels sont les nouveaux projets mis en place dans le domaine de la pêche ?                     

    Ces nouveaux projets seraient, sous la pression des écologistes, de fermer la pêche et privilégier l’élevage. Mais l’élevage pose de gros problèmes car, par exemple, pour nourrir un kilo d’une espèce de poisson, il faut trois kilos d’une autre espèce maritime. La réglementation des zones de pêche est également de plus en plus mise en vigueur. C’est ainsi que l’on s’aperçoit que, selon des études, les plaisanciers pêchent pratiquement autant que les pêcheurs de ligne professionnels.

    Le thon rouge est-t-il une espèce que vous vendez beaucoup ?                                        

    Non, parce-que les cotas autorisés ne sont pas élevés (il est de 3000 tonnes en Atlantique. Même si c’est un poisson très demandé, son exploitation est très limitée. Ainsi, beaucoup d’importateurs vont les acheter en Afrique, là où il n’y a pas de cotas, limitations…

    Selon vous, chaque année, comment évolue le nombre de thon rouge ?                           

       Ce nombre diminue en méditerranée et augmente énormément en Atlantique. En effet, à cause du réchauffement climatique, les thons rouges quittent la mer méditerranée, trop chaude, et vont dans l’océan Atlantique.

    Selon vous, les ressources maritimes sont-elles surexploitées ?                                 

        Non ! Elles l’ont été dans les années 60, 70, mais, à présent, 70% de la flotte a été réduite. C’est la pression des écologistes, qui veulent la fermeture de la pêche et de la chasse, qui nous donne cette idée. D’ailleurs, on ne pêche pas assez certaines espèces carnassières qui font des ravages dans des espèces de plus petits poissons.

    Selon vous, comment va évoluer la biodiversité maritime ?                                       

      Je pense que certaines espèces vont devenir surabondantes et comme je l’ai dis tout à l’heure, protéger des espèces carnassières peut devenir dramatique pour les autres espèces environnantes, comme, par exemple, le sabre, qui est adoré, mais qui se développe trop vite.                                                                            

    La surpêche, c’est terminé ! Ce n’est pas ça qui mettra en péril la biodiversité, c’est la pollution et le réchauffement de la planète.

    Pour vous, les espèces maritimes courent-elles un réel danger ?                                    

      Ce n’est pas la pêche qui fait courir un danger aux espèces maritimes car à l’heure actuelle, elle est très contrôlée ; mais plutôt la pollution (comme le montre l’exemple du golfe du Mexique. L’homme tuera ces poissons par ses excès.

    De quelle façon l’humanité pourrait-elle réduire sa surexploitation ?                    

     En respectant le cycle animal en laissant aux espèces une période de repos pour qu’ils puissent se reproduire. Il ne faut pas pêcher les poissons au moment de la reproduction, c’est de labêtise !                                                                         

    Par ailleurs, les poissons d’élevage vont sûrement remplacer les poissons sauvages mais il y aura toujours ces problèmes pour les nourrir que j’ai évoqués précédemment.                                                                                                        Mais le plus important reste la tranquillité des animaux durant certaines périodes !

    Quels moyens mettez-vous en œuvre pour la protection de la biodiversité maritime ?                                                   

    Je respecte le règlement (cotas, quantités limitées…) même si ils peuvent être parfois injustifiés.

    L’exploitation maritime connaît-elle une crise aujourd’hui ?                             

    Oui, la pêche connaît une crise très importante du fait de la fermeture de nombreuses zones de pêche. De plus, le poisson est tout de même un plat qui coûte cher et les gens ont de moins en moins de pouvoir d’achats. Pour l’exemple, il a quelques jours, 14 tonnes de langoustines n’ont pas été vendues au port de pêche et ont été gaspillées


    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    1
    Samedi 12 Juin 2010 à 10:19

    Oui c'est du bon travail !!!!

    2
    pol ansquer 5a
    Samedi 8 Septembre 2012 à 21:46
    toute ces interview sont très intéressante et me rappelle le café littéraire avec patrice favaro lors de la sortit a st malo
    3
    Héloïse Le Bougeant
    Samedi 8 Septembre 2012 à 21:46
    Oui, ça a été super interessant de faire cet interview !!
    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :