• Création d'une cellule vivante avec un génome synthétique

    Au point de départ, comme une photographie de toutes les pages d'un livre, le génome d'une bactérie a été entièrement séquencé. Puis les chercheurs ont synthétisé chimiquement, grâce à des machines, des morceaux de ce génome.

    De l'ADN créé chimiquement a été implanté dans une cellule vivante. Et elle se porte bien. Cette première mondiale, réalisée aux États-Unis, ouvre des perspectives immenses et des interrogations éthiques.

    C'est un habitué des travaux d'Hercule scientifiques, de ces défis lancé par l'Homme à la face de la création. Après avoir co-présenté, en 2000, le premier séquençage du génome humain, le célèbre généticien américain Craig Venter récidive en créant la première cellule vivante dotée d'un ADN entièrement recréé par des chimistes.

    « Il s'agit d'une véritable prouesse technologique, commente Pierre Tambourin, le directeur du Génopôle d'Évry. On ne pensait pas que cela interviendrait si tôt car cela demande un travail et des financements considérables. C'est une étape essentielle dans la biologie de synthèse. »

    Mais qu'a donc fait le professeur Venter ? Une drôle de recette ! Prenez une brave bactérie toute simple et enlevez-lui sa séquence ADN, cette chaîne codée qui fait sa spécificité. Demandez ensuite à des scientifiques de recréer, en laboratoire, chimiquement, la copie parfaite de cet ADN. Un travail de titan.

    Prenez alors une autre sorte de bactérie, différente de la première, et détruisez purement et simplement son ADN. Il suffit alors, si l'on peut dire, d'y introduire celui qui a été fabriqué en laboratoire et de regarder ce qui se passe. « Eh bien, cette cellule se met à ressembler à l'autre grâce à son nouveau génome synthétique », poursuit Pierre Tambourin. Et toc. Éthique ?

    « Ne pas jouer les apprentis sorciers »

    Il s'agit là d'une modification du vivant plutôt que d'une création pure d'une cellule, mais l'Église se montre déjà très réticente. De hauts prélats italiens ont mis en garde « contre un saut dévastateur dans l'inconnu. L'Homme vient de Dieu, il n'est pas Dieu. » Pour Craig Venter, « cela change la définition même de la vie et de son fonctionnement. Nous entrons dans une nouvelle ère où nous sommes surtout limités par notre imagination. »

    Mais à quoi diable peuvent bien servir ces cellules synthétiquement modifiées ? « On pourra ainsi créer, dans des usines, des bactéries qui agissent sur la pollution », confie Pierre Tambourin. Des dévoreuses de marée noire ou de gaz carbonique, par exemple. « On pourra aussi mettre au point des médicaments beaucoup plus complexes et plus efficaces. Ou fabriquer des vaccins beaucoup plus rapidement. » Novartis se montre déjà intéressé.

    Tout cela devra se faire sous un strict contrôle sanitaire et éthique. « Ne jouons pas à l'apprenti sorcier et évitons que la compétition mondiale, la pression des puissances financières n'amènent à des mises en danger. »

    Source : ouest france  22 /05/ 10


    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    1
    Samedi 22 Mai 2010 à 22:38
    Bien comme ça ton blog...
    L'imagette et un extrait du texte à côté c'est chouette !
    2
    Dimanche 23 Mai 2010 à 09:06

    Merci du conseil! Effectivement je trouve que la lecture est facilitée.

    3
    Arthur 5A
    Samedi 8 Septembre 2012 à 21:47
    Il se prenne pour Dieu
    4
    tina 5a
    Samedi 8 Septembre 2012 à 21:47
    C'est génial !
    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :