• Supervolcans: 100 ans pour prévoir une éruption?

    Les "supervolcans" -comme celui de Santorin en Grèce- pourraient se réveiller en quelques décennies seulement, après un très long repos. De nouveaux éléments importants pour améliorer la surveillance de ces volcans.

    La quantité de magma libérée est telle -40 à 60 km3 lors de l’éruption de Santorin en 1600 avant notre ère- que le volcan s’effondre sur lui-même, entraînant la formation d’une dépression appelée caldeira.

    A Santorin, dans l’archipel grec des Cyclades, l’éruption dite «caldérique» qui s’est produite il y a 3.600 ans a provoqué des tsunamis dans la mer Egée. Les effets destructeurs de cet évènement ont sans doute touché la civilisation minoenne en Crète, environ 150 km plus au sud. volcan SantorinEntre cette éruption très violente et la précédente, 18.000 ans s’étaient écoulés. Que se passe-t-il pendant cette longue période de repos du volcan ? Des signes précurseurs peuvent-ils être repérés et combien de temps avant l’éruption ?

    Le volcan Santorin vu par le satellite Terra de la Nasa.(GSFC/ASTER)

    Pour tenter de répondre à ces questions, Timothy Druitt (Université Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand) et ses collègues ont mené une analyse chimique des roches dela caldeira du volcan grec. La répartition des cristaux dans ces roches volcaniques témoignent des perturbations subies avec l’arrivée de nouveaux flux de magma, la libération de gaz ou le refroidissement rapide lié à l’éruption. A l’intérieur de ces cristaux, les éléments comme le magnésium, le strontium ou le titane, se diffusent à des taux différents. Les cartographier permet de retracer sur plusieurs échelles de temps les évènements qui ont marqué le volcan.

    C’est ainsi que les chercheurs constatent que d’énormes quantités de magma sont venues remplir le réservoir du Santorin au cours des 100 années qui ont précédé l’éruption caldérique. La recharge se serait donc faite sur un temps très court par rapport à la période de dormance du volcan, d’après ces travaux publiés aujourd’hui dans la revue Nature.

    Ces montées se sont probablement traduites par des secousses sismiques et une inflation ou gonflement de la surface de l’île, commentent deux géologues de l’université de Bristol (GB), Jon Blundy et Alison Rust, dans la même revue Nature.

    Depuis environ un an, à Santorin, les séismes de faible amplitude se multiplient sous la caldeira, dont la surface s’est élevée de quelques centimètres. Comment interpréter ces signes ? C’est toute la difficulté de la surveillance des supervolcans. «La surveillance à long terme des grands systèmes caldériques en repos est nécessaire pour qu’une telle phase de croissance rapide du réservoir magmatique, maintenue pendant quelques décennies, puisse être détectée bien avant une grande éruption explosive» concluent Druitt et ses collègues.

     

    C.D.
    Sciences & Avenir.fr
    02/02/12


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  • Commentaires

    1
    Thomas C. 3C
    Samedi 8 Septembre 2012 à 21:22
    Ce serait marrant qu'il y ait une énorme éruption. On pourrait mieux observer et comprendre les effets des éruptions sur la faune et la flore. Mais en même temps, pour ceux qui vivnet sur l'île, ce serait embêtant...
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