-
Ils soignent le cerveau en passant par la cuisse
Jean-Christophe Ferré, neuroradiologue, manipule le microcathéter introduit dans la cuisse, tout en suivant sa progression sur écran.
Une poignéede spécialistes dans l'Hexagone sont capables de réaliser cet exploit. Opérer un anévrisme dans le cerveau sans ouvrir le crâne... En partant d'une artère située dans la cuisse. Nous avons suivi cette extraordinaire intervention, pratiquée par deux radiologues du CHU de Rennes.
Mais le trajet qu'ils sont en train d'effectuer n'a rien à voir avec un Lille-Marseille. Neuroradiologues au CHU de Rennes, ils sont en route pour le cerveau d'un patient de 61 ans plongé dans un profond sommeil.
Un incroyable voyage dans son corps. « Nous avons découvert récemment, au milieu de son cerveau, un anévrisme. » Une artère qui s'est déformée et menace de se rompre, avec de possibles conséquences mortelles.
« Le principe est d'introduire dans l'artère fémorale, qui se trouve dans sa cuisse, un très fin tuyau d'un demi-centimètre, que l'on va remonter jusqu'à l'anévrisme », expliquent les deux médecins. En clair, ils interviennent sans être obligés d'ouvrir la boîte crânienne. De la neuroradiologie interventionnelle rendue possible grâce aux progrès de l'imagerie médicale.
Le bloc opératoire où les neuroradiologues se trouvent est impressionnant. En face d'eux, une batterie d'écrans informatiques reliés à de multiples scanners qui mettent à nu, en temps réel, l'anatomie interne du patient. Du charabia pour le néophyte. Une vraie carte routière pour les deux praticiens.
Premier défi, pénétrer dans l'artère fémorale. Autant essayer de percer une lance à incendie à haute pression sans qu'une goutte en sorte ! « On choisit la fémorale car c'est une des artères les plus accessibles », précise le professeur Gauvrit. « On y place un cathéter muni d'une valve qui empêche le sang d'en sortir. Une porte d'entrée dans laquelle on introduira des tuyaux plus fins. »
La minutie et la précision sont de rigueur. Les deux neuroradiologues mettront plus d'une heure à atteindre le cerveau. Ils guident le tuyau à la main en le poussant délicatement et en scrutant en permanence, sur les écrans, son avancée.
« Pas le droit à l'erreur ! »
Pas le droit à la moindre erreur, qui peut être fatale. L'artère fémorale, puis l'artère illiaque, l'aorte descendante, la carotide puis le polygone de Willis, véritable gare d'aiguillage de la vascularisation du cerveau. Quant au « bouchon » évoqué par les médecins, il s'agit d'une plaque de graisse obstruant une des artères. Un obstacle qu'ils doivent contourner.
Ça y est. Ils sont dans l'artère déformée. « Nous allons maintenant introduire de fins fils composés d'anneaux de platine pour réaliser un coffrage à l'intérieur de l'anévrisme. » La création d'un maillage pour l'empêcher de se rompre. Là encore, du travail d'orfèvre toujours contrôlé via les écrans. Ils introduiront plusieurs fils de platine. Le plus petit d'à peine un millimètre. « La paroi de l'anévrisme est plus fine qu'une feuille de cigarette. »
Deux heures plus tard, le coffrage est achevé. Les scanners confirment que l'opération est une réussite. Le patient se réveillera dans la journée, avec quelques grammes de platine en plus dans la tête et une espérance de vie accrue.
Source : Ouest-france 5/10/10
Tags : artere, cerveau, anevrisme, deux, neuroradiologue
-
Commentaires
1thomas C. 4BSamedi 8 Septembre 2012 à 21:43ouh là là! c'est du sérieux tout çà!Répondre2laure huet 4bSamedi 8 Septembre 2012 à 21:43wouaw ! que de progrès !! c'est impressionnant !3Arnaud MadySamedi 8 Septembre 2012 à 21:43Je ne pourrais jamais subir ou faire un sorte d'opération comme celle-ci ! J'aurai beaucoup trop peur de me faire tuer ou de tuer mon patient !4Arnaud MadySamedi 8 Septembre 2012 à 21:43Il faut vraiment être sur de soi pour faire une opération comme ça !!!5Léa Le Berre 6eCSamedi 8 Septembre 2012 à 21:43il doivent etre stésser pendant l'opération.6Kristina 5bSamedi 8 Septembre 2012 à 21:43
Ajouter un commentaire